Las aguas negras de Sanganer

 

 

                                                                              

Sanganer, Inde, région de Jaipur.

La rivière Dravyavati, également connue sous le nom de Amaanishaah Naala, est originaire du village de Jaisalya, sur le versant ouest des collines d’Amber et traverse la ville de Jaipur, du nord au sud.
Au cours des dernières décennies, la rivière a perdu son débit à cause de l’inondation qui a eu lieu le 19 juillet 1981 et la pureté de son eau à cause de l’assainissement mélangé avec les eaux usées domestiques et les déchets industriels des différentes zones urbaines où des drains ont été jetés dans la rivière.
Pour changer le destin de la rivière, Jaipur Development Authority (JDA) a lancé un projet pour le rajeunissement de la rivière Dravyawati qui consiste à redonner vie à cette rivière. Mais en attendant le grand jour, dans les environs de Sanganer, on peut constater que différents petits cours d’eau provenant du Naala comme on l’appelle ici, sont dans un état d’insalubrité certain.
L’eau qui coule aujourd’hui dans le Naala, n’est en fait que l’eau des égouts de la ville de Jaipur.
Si à Sanganer beaucoup d’habitants sont responsables des déchets qui tapissent les rives du Naala, viennent s’ajouter à la pollution de la rivière, les eaux des fausses septiques vidangées dans la région, ensuite rejetées dans la rivière. S’y mêlent aussi les eaux usagées provenant des usines de cotonnades, ces dernières déversant directement leurs rejets grâce à des canalisations sous terraine.

La plupart des usines n’étant pas équipées de système d’épuration, les eaux ne sont pour la plupart pas traitées avant d’être rejetées dans le Naala. Ainsi, chaque jour, des milliers de litres d’eaux mélangées aux produits chimiques utilisés pour la teinture des tissus sont déversés en toute impunité dans la rivière. Or, tout au long de ces cours d’eau, on peut compter par centaine, des moteurs appartenant aux maraîchers ou petits agriculteurs du coin, qui servent à pomper l’eau de la rivière afin de l’épandre dans leurs champs. Biens conscients que cette eau est insalubre, ils disent ne pas avoir le choix en temps de sécheresse et prétendent que cette eau fait pousser les semences plus rapidement… Personne ici ne semble en tout cas conscient de l’ampleur de la catastrophe, de ce désastre, écologique et sanitaire, qui ravage et dévisage cette région.